Je reviens tout juste du concert Prom n°29 au Royal Albert Hall (en réalité devant ma téloche sur BBC2) et l’exécution de la Symphonie n°7, Leningrad, de Dmitri Chostakovitch (créée en 1941, un grand cru cette année là) m’a fait penser toute la soirée à Sylvano et à sa quête du graal de la simplicité absolue, son chemin vers la perfection.
L’écriture de cette symphonie est d’une extraordinaire complexité harmonique avec des accords dissonants qui, mélangés à l’unisson, arrivent à imposer un sentiment de pureté absolue bouleversant (enfin, à mes oreilles).
Je pensais à Sylvano principalement pendant le troisième mouvement qui est un adagio exprimant une douleur déchirante jouée dans un un registre très bas et avec des harmonies en quartes et en quintes, qui poussées à leur paroxysme, me fichaient la chair de poule et j'en avais les larmes aux yeux, alors que dans ma tête cette musique me dictait l'idée que la simplicité que je ressentais était en fait le fruit de l'extrême complexité harmonique de la partition.
Ceci m’amène à envisager le fait que le graal recherché par Sylvano puisse être atteint par différents chemins et je dois dire que cette réflexion me convient bien car le diverticule (comme disent les amateurs de sentiers de randonnées) que je me plais à vouloir emprunter ne va pas souvent croiser le chemin qu’il est en train de nous tracer avec brio et conviction…
saintpierremeister qui va rêver en musique cette nuit, mais sur son diverticule à lui.