La quête spirituelle est-elle égoïste ?

Merci.

Moi aussi je m'étais mise dans une colère noire dans le débat sur le libre-arbitre.

Et c'est vrai que n'étant pas en face de nos interlocuteurs, on se permet un peu de se laisser aller, chose qu'on ne ferait sans doute pas en live.

Ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas.

Si on a encore de la colère à exprimer, c'est bien la preuve qu'on n'a pas encore atteint la sérénité.

Et je ne suis pas très sûre qu'il faille atteindre cette sagesse où tout nous est indifférent. N'est-ce pas ça justement la vie, tantôt des joies, tantôt des souffrances. Si on supprime toutes sortes de souffrances, je pense qu'on supprime aussi toutes sortes de joies. Je ne sais pas, je m'interroge.

Voilà un message qui fait preuve de sagesse !

D'après ce que j'ai compris des sages, ils n'ont supprimé ni les joies ni les souffrances, c'est seulement qu'ils ne s'y attachent pas. Par exemple ils ne souffrent plus de souffrir.

Protée, j'admire le Dalaï Lama et beaucoup de ces grands sages.

Mais le citoyen ordinaire, avec charge de famille pour les plus âgés d'entre nous, avec études à réussir pour les plus jeunes, ne peut probablement pas atteindre la même quiétude que ces hommes plutôt isolés du monde, avec beaucoup de temps libre pour effectuer leur quête et beaucoup de calme surtout.

Je ne vais pas épiloguer sur quelque chose que de toute façon je ne vis pas, mais il existe des sages qui vivent une vie d'apparence normale ; pour celui qui s'engage sur cette voie, cette attitude intérieure est à développer le plus souvent possible, pas seulement à l'abri de toutes les sollicitations.

Mais la première étape serait de prendre conscience que toute la "charge" que tu décris n'a de sens que tant que tu t'identifies à un personnage qui a un rôle à jouer.

Je pense qu'il faut des moments de calmes pour pouvoir se concentrer sur ses pensées, méditer, rêver. Mais je pense aussi qu'il faut se confronter au monde extérieur, il faut partager ce que l'on vit (en cela, la quête spirituelle n'est pas égoïste) et mettre ses idées à l'épreuve. Rien de tel qu'un environnement stressant pour mettre notre sagesse à l'épreuve!

Protée a écrit:

Voilà un message qui fait preuve de sagesse !

D'après ce que j'ai compris des sages, ils n'ont supprimé ni les joies ni les souffrances, c'est seulement qu'ils ne s'y attachent pas. Par exemple ils ne souffrent plus de souffrir.

Voilà qui est bien à propos. Certes ne plus souffrir mais alors comment aider l'autre à en sortir si on ne connait plus le chemin ?
Car c'est bien là le problème du travail sur soi, on est bien mais comment aider l'autre à y être aussi ? Parfois je me dis que si l'autre faisait un petit essai juste pour voir, hé bien il y retournerait plus souvent ! Pour cela j'ai utilisé la sophrologie mas je me remets en question car la sophrologie ne mène pas à la méditation et parfois même elle crée une dépendance surtout si l'on utilise des "images".

Bon voilà ce n'est peut être pas à propos...

Comment ça, ne plus connaître le chemin? Ce que j'ai compris c'est ue le sage connait la souffrance mais ne s'y attache pas. Et je trouve que c'est bien plus facile d'aider autrui quand on ne s'attache pas à la souffrance, car on prend plus facilement du recul.
Le sage n'est pas coupé du monde, il est bien dans le monde. Il sait ce qu'est la joie la peine le plaisir la douleur.... mais au lieu de se dire "put... je souffre j'en ai marre, vous me faites tous ch..." il se dit " je souffre, et alors. Ca ira mieux demain".
C'est juste quelqu'un qui sait garder la tête froide en toute situation. Et ça aide beaucoup pour aider autrui.

Bon je t'explique comment je ressens les choses.
Lorsque j'étais en souffrance et que par hasard je me tirais d'affaire, je pouvais parfois aider celui qui vivait cela aussi, mais quand tu ne ressens plus ce désarroi, tu oublies !
Maintenant je sens bien le mal être de l'autre mais je ne vois pas pourquoi il se met dans un état pareil ! C'est tellement facile de se déconnecter du quotidien et de rayonner dans le silence. Mais de là à le guider alors que je ne sais pas comment j'y suis arrivée ! J'ai essayé par la sophrologie car c'est par là que je suis passée mais il se crée une dépendance et ce n'est pas ce que je souhaite apporter. Certes un travail sur soi est exigeant vu de l'extérieur mais une fois qu'on a atteint la sérénité c'est tellement évident. Je trouve ça un peu cynique de regarder l'autre souffrir et de ne pouvoir l'aider car c'est lui qui décide. Parfois même j'ai pitié de le voir se martyriser ainsi.

Je te joins un texte de Pierre Jourdain pour illustrer mes propos :

"Après la parution du bouquin. J'ai reçu un certain nombre de lettres et ai été contacté par la directrice de l'association l'Homme et la Connaissance qui m'a demandé de donner quelques conférences. Jy suis donc allé, mort de trouille, sans avoir du tout préparé... je m'en suis cependant tiré et ai récidivé. Puis, j'ai été pris d'une grande nausée et me suis juré de ne plus foutre les pieds dans un merdier pareil. Il était évident que les gens venaient là pour de mauvaises raisons: pour se faire guérir, ou parce qu'ils croyaient que mes " énergies " allaient transiter hors de mon crâne et les frapper. J'ai mesuré le malentendu fondamental qui existait entre moi, en train de raconter ce qui m'était arrivé et les gens qui m'écoutaient. De toute façon, il était foncièrement malhonnête de prétendre leur apporter quoi que ce soit sur le plan essentiel puisqu'avant de leur parler de l'éveil, il eût fallu les rafistoler. Je veux dire par là que ces gens étaient, pour la plupart, des infirmes de la sensibilité ou de l'intellect. Ils étaient en très mauvais état..."

Alors tu vois pas facile...

Il y a aussi un film intéressant "la légende de Bagger Vance" (l'orthographe est approximative) où un jeune homme envoie une balle de golf et cette balle traverse l'univers c'est magnifique et tellement vrai