Voilà quelques trucs que j'ai écrit entre deux cours...
Un léger frou-frou de chiffres et le cours est fini, comme il avait commencé: retour au vide, position originelle. Le dénuement du premier homme, celui qui n'avait pas connu les autres. La chance. Retour au précipice initial, le gouffre profond qu'il y a en chaque conscience. Il n'y a même pas besoin de s'y jeter pour y tomber. On est déjà au fond avec les râts, et on goûte à l'enfer, on souffre et on aime, on espère et on meurt. C'est fini, on est foutu.
Mais on était pourris dès le début.
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Je ne sais pas. Que veux-tu savoir de plus que mon ignorance? C'est bon, je suis vide, laisses-moi. Ne me prends pas pour un individu, ce serait me surestimer. Prends-moi pour un voyageur qui s'est perdu en route, qui a bifurqué vers une impasse, sans boussole et sans espoir. Méprises-moi! Je suis trop vide pour être aimé.
Mais comment mépriser le néant? Autant cracher sur l'existence elle-même...
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Et les hommes et les femmes s'en vont au rythme de la vie et de la mort, comme les pétales s'en vont au gré du vent après l'explosion. Putréfaction.
Qu'on ne s'illusionne pas sur les causes de la mort des hommes, ce n'est qu'un oubli. On a oublié. On a perdu.
Nous n'avons plus d'histoire ni de souvenir du présent, et les dernières forces s'éloignent, on en a plus assez pour aimer la souffrance, et on préfère la mort.
La mort définitive.