J’AI LE CŒUR GROS
J’ai le cœur gros, tout en charpie,
Mais tu ne le sauras jamais
Je passe des heures, en sursis
Dans ce miroir abandonné…
C’est une glace sans teint
Où l’on ne voit toujours que soi
Et j’ai beau te tendre la main
Mon image reste sans voix…
Alors je pense que peut-être
Me payant sa tête gentiment,
Puis chantonnant sous sa fenêtre
Il m’en sera reconnaissant.
Je prends de la mousse à raser
D’un doigt je dessine son cœur
Dans un vase, juste à côté
J’y veux déposer une fleur
Vois –t u, ce n’est qu’une illusion
Je blesse mes doigts à tes barreaux ;
L’aimable porte de prison,
En souriant devient bourreau !
Pierre WATTEBLED – le 24 novembre 2007