L’ETINCELLE SUR LA PIERRE
Je crus lire, impatient, l’étincelle sur la pierre ;
L’émotion scintillait comme une bonne nouvelle…
Je fus bien incapable d’entendre sa prière
L’astre clignait des yeux au plus profond du ciel…
C’était un vieux rocher où je venais m’asseoir
D’interminables heures, en caressant l’idée
Qu’au delà du néant peut survivre l’histoire
Dans les strates d’un roc immobile et muet.
Quelque chose sous mes doigts frémissait le désir,
Je ressentais alors le souffle de l’immanence,
Le mystère bouillonnait de ne pouvoir gémir,
La force minérale d’une telle exigence…
Alors, oui ! J’en appelais aux âmes vénérables…
De venir me rejoindre dans l’élan séraphique :
Quand naissent les harmonies, d’un chœur inimitable,
Que je sais retrouver aux heures les plus tragiques…
Et j’ai bu lentement l’étincelle sur la pierre ;
C’était un jour de chance avec ses mots magiques
Prêts à m’émerveiller : j’étais d’humeur légère ;
L’astre clignait des yeux, heureux mais pathétique.
Pierre WATTEBLED- 22 juillet 2007