MAREE MONTANTE
C’est une marée montante
Avec son lot de murmures :
Et ses heures délirantes
D’amour et de déchirure.
Ce flot là vient de si loin,
Et s’épuisant dans la baie,
Voiles au vent mais sans marin,
Comment va – t-il naviguer ?
Moi, qui vogue sur les mots
Apprendrai-je son langage ?
Ignare, parmi les clapots
J’attends contenant ma rage…
Que puis-je pour la retenir
Quand elle chante son amant ?
Espérer le devenir
N’est que prière de dément !
En cette nuit déferlante
Et ses pensées hauturières
Elle se livre, ruisselante
En renversant des barrières…
Ce flot arrivant de loin,
Qui supporte la liberté,
De vague en vague, va et vient,
Et moi, je pleure de l’aimer.
Pierre WATTEBLED le 2 novembre 2007