saintpierremeister Fidéle
Nombre de messages : 543 Age : 83 Localisation : Bourgogne. Date d'inscription : 13/03/2007
| Sujet: La langue parlée au CSA Mer 1 Aoû - 10:06 | |
| Comme je crains de vous voir sombrer dans l'inactivité estivale je vous ai déniché cet opus linguistique sur le site du CSA. Langue française - Bientôt le "joli août"... - Citation :
- Comme chaque année, le mois d'août suscite sur les antennes quatre prononciations différentes : [ou], [out], [a-ou] [a-out]. Pierre Fouché, dans le Traité de prononciation française (1969), recommande la prononciation [ou] et précise : "La prononciation [a-ou] est archaïque ou dialectale. Il en est de même de [out] et à plus forte raison de [a-out]".
Le Petit Robert (2007) et le Petit Larousse illustré (2007) donnent [ou] et [out] alors que des éditions antérieures ne retenaient que le mois d'[ou]. Pour Joseph Hanse, dans le Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne (1987), "Le mois d'août se dit [ou] mais beaucoup prononcent le t final. La prononciation [a-out] est fautive alors qu'elle est correcte dans les dérivés aoûtat, aoûté et aoûtien [aoussien]". Dans le Dictionnaire des difficultés du français (1993), Jean-Paul Colin recommande "la seule prononciation correcte [ou], le t devant rester muet, bien que l'usage se répande, notamment dans les médias de prononcer [a-ou]". Maurice Grevisse, dans Le Bon Usage (1986), donne la prononciation habituelle [ou] mais trouve excessif de condamner [out]. Moins sévères sont les recommandations données par le Dictionnaire de l'Académie française qui, dans sa neuvième édition, note : "Août se prononce [ou] plutôt que [a-ou], le t se fait parfois entendre". La septième édition (1878) préconisait [ou] mais signalait cependant "on prononce souvent [out]". Quelques années auparavant, Émile Littré, dans le Dictionnaire de la langue française (1863-1873), indiquait : "Août se prononce [ou], l'a ne se prononce pas. Pourtant quelques personnes prononcent [a-ou]". Venant du latin Augustus (mensis), substitué en l'honneur de l'empereur Auguste à Sextilis mensis (sixième mois devenu huitième mois lors de l'instauration du calendrier grégorien), ce mot de quatre lettres n'a cessé de provoquer de vives querelles à cause tant de sa prononciation que de sa graphie. Dans son traité complet de prononciation, Comment on prononce le français (1917), Philippe Martinon écrit au sujet de l'histoire du mot : "Dans "août", l'a a cessé de se prononcer depuis le XVIe siècle [...] ; on a malheureusement continué d'écrire "août" avec un a [mais] la prononciation [a-ou] est surannée". Il signale que la prononciation [a-ou] réapparaît à partir du XIXe siècle chez les orateurs et chez les poètes comme Victor Hugo, Sainte-Beuve et Henri de Régnier mais, pour lui, "on serait dans la tradition française en prononçant toujours et uniquement [ou]". En 1930, Léon Clédat raconte que Voltaire qui, dans l'avertissement de Zaïre affirme que le mois d'août se prononce [out], commençait ainsi une lettre à la marquise du Deffand "À Ferney le 19 Auguste", car il trouvait trop barbare d'écrire août et de prononcer [ou]. Si le "joli août" n'a pas de barque sur le Rhin, des poètes l'ont fêté comme mois de la moisson, avec une rime en [ou] :
"Dites ! L'ancien labeur pacifique, dans l'août Des seigles murs et des avoines rousses, Avec les bras au clair, le front debout Dans l'or des blés qui se retrousse Vers l'horizon torride où le silence bout". (1) Au sens figuré, le mot a désigné l'âge de la maturité par comparaison des périodes de la vie avec les mois des travaux agricoles : "D'ailleurs, elle touchait au mois d'août des femmes, époque tout à la fois de réflexion et de tendresse". (2) Enfin, il fut aussi employé dans la locution "faire l'août", c'est-à-dire faire la moisson, et dans l'expression aujourd'hui disparue "faire son août dans une affaire", au sens d'y gagner beaucoup, d'en tirer énormément de profit.
(1) Émile Verhaeren, "La plaine", Les Villes tentaculaires, 1895. (2) Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869. Et n'oubliez pas de prononcer correctement OU pour ne pas vous faire taxer de parisianisme, vous savez bien ceux qui prononcent LUBÉRON pour nommer cette magnifique région du LUBERON sans accent et qui se prononce LUBEURON! sqaintpierremeister | |
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chtac Visiteur
Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 08/03/2007
| Sujet: Re: La langue parlée au CSA Ven 14 Sep - 3:31 | |
| j'aime bien dire aoû t, comme j'aime dire ving t | |
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saintpierremeister Fidéle
Nombre de messages : 543 Age : 83 Localisation : Bourgogne. Date d'inscription : 13/03/2007
| Sujet: Re: La langue parlée au CSA Ven 14 Sep - 14:10 | |
| - chtac a écrit:
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j'aime bien dire août, comme j'aime dire vingt Ah les prononciations... c'est du grand art. Pour disserter un peu sur le sujet, je me régale du problème que pose aux Français la liaison des nombres avec l'euro. Si au début on entendait cent euro prononcé cenzeuros, maintenant on entend plus que cen heuro avec un h aspiré interdisant de dire centeuro. Je remarque quand même que personne ne dit jamais il a cen ans mais dit toujours il a centans. Le CSA a oublié, mais c'est sans doute partie remise, d'expliquer comment devait se prononcer les noms pour lesquels la graphie moderne a remplacé le ss du français de la renaissance par un x. Exemples : Ausserre devenu Auxerre mais qui se prononce toujours Ausserre ou encore Brussels devenue Bruxelle mais que les journalistes parisiens prononcent toujours avec le x alors que le s devrait être la règle. sainpierremeister | |
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| Sujet: Re: La langue parlée au CSA | |
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