Notre gouvernement est admirable.
Son mode de fonctionnement calqué sur celui des comités de rédaction des chaînes d’information en continu traque l’événement heure par heure et nous distille ses réactions à chaud du perron de l’Élysée – pour les évènements importants ou de celui de Matignon pour les autres - précédant de fait les rédactions qui n’ont plus qu’à suivre pour couvrir l’information.
Comme pour les chaînes d’information en continu, le SAV
(Suivi Après Vote) n’est que très rarement assuré et nous devons souvent nous contenter des Unes et des Brèves sans jamais connaître la suite des histoires ou le sort des lois qui en découlent.
Afin d’édifier la génération montante de ce forum qui, n’ayant pas terminé ses études n’a pas encore tranché la question importante du choix de carrière, je propose une piste sérieuse d’Énarque rédacteur de décrets à tous ceux qui trouveraient limpide l’extrait de la circulaire logomachique de Rachida Dati qui expliquait le 13 août dernier aux magistrats effarés comment ils devaient appliquer la récente loi alourdissant les peines en cas de récidive.
- Citation :
- « Comme l’indiquent les débats parlementaires, il n’y a nouvelle récidive légale, au sens des articles 132-18-1 et 132-18-2, que lorsqu’une personne commet une infraction qui constitue le deuxième terme d’une récidive dont le premier terme constituait le second terme d’une précédente récidive, ou, plus précisément, dont le premier terme est une condamnation prononcée pour une infraction qui constituerait le second terme d’une précédente récidive, à condition que le précédent état de récidive eut été relevé par la juridiction de jugement. »
Notre gouvernement est admirable et les décrets pondus le sont encore plus
(bien qu’il ne fussent plus rédigés en latin) c’est du moins ce que pensent tous ceux qui se délectent de ce jargon dont la clarté absconse le dispute à la poésie administrative la plus parfaite.
saintpierremeister