NUIT DE TOURMENTS
La nuit tourmentée de désirs naissants
Frissonnait mille caresses à venir
Les hommes sur elle s’allongeaient
Reprenant le chant amoureux des grillons…
Un cœur, en partance, pour d’obscurs voyages,
Battait des ailes au sommet des nuages
J’épousais son envol, secouais mon mouchoir
A le voir disparaître je pleurais un naufrage.
Le sommeil tardait dans ce soir de deuil :
Je refusais le septième ciel, les illusions assassines,
Les gestes secrets des alcôves dans leur vaste tombeau ;
Pourquoi pétrir à desseins ce décor siliconé ?
Un cil de lune dans sa course parabolique
Avait la cuisse légère et la soie froufroutante ;
En percer les mystères devenait mécanique :
Tout compte fait, elle n’était qu’une bande passante !
La nuit tourmentée fit longue révérence
Ensemble, nous affleurions la Vérité.
L’ombre de l’ombre, bruissait l’indifférence,
Et stridulait le chant amoureux des grillons…
Pierre WATTEBLED