Encore du Nietzsche

C'est pas pour relancer les débats tendus, mais ce mois ci cerveau et psycho consacre un article à Nietzsche, qu'on peut résumer ainsi : Nietzsche ne serait pas mort de la syphilis, mais soit d'une tumeur, soit de la complicatiion d'un trouble bipolaire important. Ils parlent aussi de sa mégalomanie, de ses hauts et de ses bas, et du lien entre sa maladie, ses échecs amoureux et son oeuvre.

On se rapproche donc de plus en plus de mes thèses sur Nietzsche, et je chercherai donc certainement à les approfondir. Toujours est-il que je continue à penser que la philosophie de F.N. est plus descriptive ue prospective, plus introspective qu'humaniste (ce qui n'est pas un critère de valeur, juste qualitatif).

De Stefan Zweig, j'ai lu :
- la confusion des sentiments
- le joueur d'échecs
- 24 heures de la vie d'une femme

Je lirai prochainement : la pitié dangereuse.

Je le trouve un bon analyste de la psychologie humaine.

Il a écrit :
- Nietzsche

Je n'ai pas encore lu. Mais Zweig est un contemporain de Nietzche.

Bonne lecture

Oui ils parlent de Zweig dans l'article...

Tu fais une thèse sur Nietzsche?!! J'ai essayé de comprendre Ainsi parlait Zarathoustra, et bien j'y suis encore!!! Pourtant je suis sûr que c'est très intéressant...
C'est quoi le sujet de ta thèse?

C'est pas une thèse de thésard, c'est une hypothèse. Nietzsche était un mégalomane bipolaire qui défoulait dans ses textes ses echecs sentimentaux et son incapacité à apparaitre comme un amant.

Je crois pas que ce soit un scoop; Nietzsche le dit lui-même, dès l'intro du Gai savoir, en reniant la séparation entre le corps et l'âme, et en disant que la philosophie est une transfiguration de nos états physiques et psychiques. Parce que le Gai savoir est l'oeuvre d'un malade qui se sent mieux, d'un guéri.

Il commence comme ça le Gai savoir:

Nietzsche a écrit:

Ce livre aurait peut-être besoin d'autre chose que d'un avant-propos, car en fin de compte un doute continuerait à subsister malgré tout, savoir si l'on pourrait rendre sensible par des préfaces, à quelqu'un qui n'a pas vécu quelque chose d'analogue, ce qu'il y a d'aventure personnelle dans ce livre.

Il parle quand même d'aventure personnelle!

Nietzsche a écrit:

La reconnaissance rayonne sans cesse, comme si la chose la plus inattendue s'était réalisée, c'est la reconnaissance d'un convalescent, - car cette chose inattendue, ce fut la guérison. « Gai Savoir » : qu'est-ce sinon les saturnales d'un esprit qui a résisté patiemment à une terrible et longue pression patiemment, sévèrement, froidement, sans se soumettre, mais sans espoir, - et qui maintenant, tout à coup, est assailli par l'espoir, par l'espoir de guérison, par l'ivresse de la guérison ?

Ce n'est qu'un apercu, donc si tu veux voir Nietzsche présenter excellement "ta thèse", je te conseille de lire l'avant propos du Gai savoir: http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Gai_Savoir_-_Avant-propos

cioran a écrit:

la philosophie de F.N. est plus descriptive que prospective, plus introspective qu'humaniste (ce qui n'est pas un critère de valeur, juste qualitatif).

Je ne suis pas d'accord. Aucune philosophie n'est "descriptive", la philosophie se place toujours d'emblée dans l'ordre du normatif. Mais peut-être que la philosophie de Nietzsche est plus négative que positive, c'est-à-dire que le peu que j'ai lu de lui m'a donné l'impression d'une véritable philosophie coup de gueule, contre le christianisme, la morale et la philosophie telles qu'elles se sont constituées avant lui.
Et une philosophie ne peut pas être "introspective", mais probablement il extrapole son vécu pour penser, sa philosophie est donc un art.

Je trouve que cela n'a aucun intérêt de savoir si Nietzsche était fou, s'il écrivait par plaisir de massacrer sa plume, ou autres éléments de sa vie le discréditant...
Ce qui compte, c'est ce qu'il a écrit et ce que ça peut nous dire.

Après, à nous d'avoir un esprit critique, mais à part celui du biographe, on s'en fiche de Nietzsche!

Tout ce que je sais, c'est ce que j'ai lu de lui a toujours été d'une extrême intelligence et d'une extrême finesse, même s'il a certainement négligé certains côtés rendant ses conclusions peut-être caduques.
Il n'en reste pas moins que ses raisonnements et constatations sont trés intéressants!

Je trouve Nietszche fort à la mode de nos jours. Je pense qu'il a une manière extrémiste (bonne blague Cioran, F.N.) de dire les choses, à l'image d'un militant qui qualifie Sarkozy de Hitler. Cette hyperbolisation systématique en fait, de par ses écrits, un type haineux. On a l'impression qu'il partage tout en fonction, non de l'amour comme un St Augustin, mais de la haine. C'est un peu le Karl Marx de la philosophie.
Je ne dis pas qu'il a toujours une haine, non, puisque sa pensée est vaste, qu'elle est coupée parfois de bon moment, parfois d'une ironie dévastatrice, cette finesse dont parlait Musichien.
Je pense qu'en réalité, sa pensée reflète celle d'aujourd'hui: On veut être le meilleur au point de détester les autres, et on a cet espoir, parce que Nietszche n'est pas un pessimiste intégralement, on a cet espoir d'y parvenir.

La cause et l'effet. On ne peut contrôler la perception que les autres ont de ce que l'on écrit, mais on est responsable lorsque l'on écrit. La meilleure méthode de prophylaxie est la désinfection.

Je me retire d'internet, parce que je refuse le nivellement par le bas, et je n'ai aucun désir d'y participer.

Je pense raisonnablement en avoir besoin par paquet de dix litres.

La cause et l'effet. On ne peut contrôler la perception que les autres ont de ce que l'on écrit, mais on est responsable lorsque l'on écrit. La meilleure méthode de prophylaxie est la désinfection.

Je me retire d'internet, parce que je refuse le nivellement par le bas, et je n'ai aucun désir d'y participer.

Je connais Spa. Son eau est dégeulasse. (J'ai un coeur en Belgique, et un corps en France).

La cause et l'effet. On ne peut contrôler la perception que les autres ont de ce que l'on écrit, mais on est responsable lorsque l'on écrit. La meilleure méthode de prophylaxie est la désinfection.

Je me retire d'internet, parce que je refuse le nivellement par le bas, et je n'ai aucun désir d'y participer.

J'avais loupé l'intervention de ?

Je ne sais pas si l'on peut considérer la critique du christianisme comme négative.

Moi, Nietszchéen?... C'est un mot galvaudé, et je n'ai jamais prétendu être Nietszchéen. D'où tu sors ça?
L'eau, je la voulais pour d'autres.
Désolé que l'on se soit mal compris. Il est vrai que mon commentaire était assez neutre, alors que je voulais faire une critique.

cioran a écrit:

Je ne sais pas si l'on peut considérer la critique du christianisme comme négative.

Tu connais l'Antéchrist?

C'est une critique méchante, injuste et injurieuse, de la morale chrétienne qui est pour Nietzsche une négation de la vie, un "escamotage" de la réalité, une fuite dans un arrière-monde, bref, un mensonge.

Personnellement je viens de le lire et j'ai trouver ça très négatif, même totalement négatif, et sa philosophie et sa morale ne transparaisse qu'en filigrane, ou un tout petit peu à la fin...C'était même par moment dogmatique, et donc peu philosophique.

'C'est une critique méchante, injuste et injurieuse, de la morale chrétienne qui est pour Nietzsche une négation de la vie, un "escamotage" de la réalité, une fuite dans un arrière-monde, bref, un mensonge.'

Je suis pas croyant, et si c'est être dans la 'réalité', la vie et tout, et bin c'est pas terrible. Nietszche était trop optimiste.

Oui, je l'ai lu, deux fois, c'est le seul de ses ouvrages que j'ai vraiment apprécié, pas au sens des idées, au sens des pistes qu'il ouvre (pour le christianisme, entre autre). Il faut s'entendre sur le sens de "négatif", pour moi montrer les dangers d'un dogme n'a rien de négatif. Bien sûr il ne propose rien pour le remplacer, mais ma foi, ce n'est pas plus mal.

Par négatif, j'entendais tout simplement "dire non" au christianisme, plutôt que d'affirmer sa propre pensée. Bien sûr, je ne voulais pas dire par là qu'il n'est pas "bon" pour nous, pour ce qu'il implique...Juste que ce livre est une pure négation de la morale chrétienne, et il propose peu en retour...donc en fait on est d'accord.
(je pense cependant que Ecce homo est le pendant "positif" de ce livre, c'est-à-dire qu'il y propose véritablement sa morale).

Prométhée a écrit:

Je suis pas croyant, et si c'est être dans la 'réalité', la vie et tout, et bin c'est pas terrible.

Pourquoi?

Parce que la vie est pas tiptop pour tout le monde... Je me trompe peut-être sur ce que voulait sous-entendre Prométhée, mais c'est comme ça que je vois les choses disons. La religion n'a pour moi aucun autre but que le fanatisme, et ceux qui n'ont pas de religion deviendront fanatiques d'eux-mêmes Ôô flûte, on est dans le caca.

Je suis pas croyant non plus, je garde en mémoire les préceptes qui m'ont été inculqués de par le fait d'appartenir à une famille catholique, mais je ne prends que les principes qui correspondent le mieux avec ma façon de voir les choses et je m'évertue à les respecter dans la recherche de ma propre spiritualité.

Je mégare.


Sinon pour ma part je n'ai lu aucun livre de Nietzche. Lequel devrais-je lire en premier d'après vous ? (Je suis novice en philosophie, je dessinais pendant les cours en regardant par la fenêtre et en parlant avec ma voisine qui voulait suivre pour l'empêcher de suivre le cours et donc vous l'aurez compris, je dessinais mal et en plus sur les fenêtres... Pas bien donc)